dimanche 22 juillet 2018

Iris Gris : l'incroyable aventure

Qui m’aurait dit lorsque j’ai publié ici il y a quatre ans un billet sur mon fort penchant pour les fragrances à base d’iris, que celui-ci me permettrait d’être aujourd’hui un témoin privilégié d’un grand événement dans l’univers de la parfumerie ? On dira que c’est le pouvoir incroyable de la Toile et de ses réseaux sociaux.
Mon coup de foudre pour l’iris date des années 90, lorsque j’ai participé à une conférence olfactive organisée par l’Osmothèque. Ce Conservatoire International du parfum a pour vocation de protéger le patrimoine mondial de la parfumerie et réunit à ce jour plus de 3200 parfums dont 400 disparus. Lors de ces conférences, les visiteurs peuvent découvrir ou redécouvrir des parfums de légende, comme Iris Gris de Jacques Fath, créé par Vincent Roubert en 1947 pour ce grand couturier d’après-guerre. 

Le flacon original d'Iris Gris est celui au bouchon cônique à droite
Crédit photo Osmothèque


La découverte de ce parfum fut une révélation pour moi et depuis, je n’ai cessé de rechercher le parfum qui saurait au mieux se rapprocher de l’émotion ressentie. Iris Gris n’est, en effet, plus produit depuis la disparition de Jacques Fath en 1954 : sa diffusion n’aura duré que 7 ans.
Cela fait donc une vingtaine d’années que je guette les nouvelles créations à base d’iris et, comme je l’ai raconté dans un autre billet, j’ai même fait l’acquisition d’un flacon original dont le contenu était malheureusement très dénaturé.


Et voilà qu’au mois de mars dernier, je reçois un message d’une chargée de communication des Parfums Jacques Fath qui souhaite me rencontrer pour parler d’Iris Gris ! En même temps, ma fidèle lectrice et experte en parfums @chez_emile (un immense merci à elle) me prévient qu’un iris est présenté à Esxence, salon de la parfumerie haut de gamme qui se tient en avril à Milan.
Ma patience est  alors mise à rude épreuve jusqu’à ma visite, chez Panouge, éditeur des Parfums Jacques Fath. 
Rania Naim, la Directrice de la création, m’a alors raconté l’incroyable aventure de ce parfum mythique. Mythique parce que sa composition met l’iris en vedette dans une concentration jamais égalée et en fait un des parfums les plus chers au monde. Mythique parce qu’on le croyait à jamais perdu et qu’il a suscité jalousie, convoitise et déchaîné les passions dans le milieu du parfum. Il faut préciser que l’Osmothèque est le seul détenteur de la formule originale : la Maison Jacques Fath s’est donc finalement décidée à lancer un concours international de parfumeurs pour reproduire le plus fidèlement possible ce grand parfum. La marque s’est entourée d’un comité d’experts composé de grands parfumeurs, de critiques, de connaisseurs et d’historiens du parfum. Ces personnalités ont procédé à des évaluations à l’aveugle des différentes propositions et ont voté à la manière d’un jury. Sans formule existante, il était nécessaire de recomposer la fragrance au nez, ce qui a nécessité une année de développement et c’est la proposition du jeune parfumeur Patrice Revillard qui a été retenue à l’unanimité.
En hommage à la maison de couture qui l’a vu naître, Iris Gris va ainsi renaître en L’Iris de Fath.

Crédit photo Esxence

J’ai donc eu le grand privilège de sentir en avant-première, avant sa commercialisation à l’automne, ce nouvel Iris Gris.


Tout était là : l’accord iris-pêche, les notes de jasmin de Grasse et d’oeillet et enfin le vétiver et le bois de santal. Et l'émotion recherchée depuis plus de 20 ans enfin retrouvée. 

Le flacon respecte à l’identique le design de l’original complété de quelques touches plus travaillées
Crédit photo Parfums Jacques Fath


Ma quête de l’Iris Gris, confiée ici il y a quatre ans, aurait pu toucher à sa fin ce jour de juin 2018. Pourtant, il me faudra attendre encore... 
La grande quantité de concrète et d’absolu d’iris qui compose L’Iris de Fath en fait le concentré le plus cher du monde. À ce titre, le parfum ne sera édité qu’à raison de 150 flacons par an au prix de 1 470 euros environ les 30 ml et sa commercialisation sera confiée à une quinzaine de parfumeries triées sur le volet dans le monde entier. Autant dire qu’il s’adresse exclusivement à une clientèle de prestige.
Pour l’heure, la mouillette, soigneusement enveloppée dans un étui de papier ciré, diffuse ses précieuses effluves dans mon bullet journal. En attendant la version eau de parfum, plus abordable, qui devrait, m’a-t-on assuré prochainement voir le jour, je me console avec Lilas Exquis, une des 4 nouvelles créations de la collection Fath’s Essentials, qui puise son inspiration dans l’univers olfactif du couturier. 


Le lilas était une des couleurs et des fleurs préférées de Jacques Fath.
Ici le lilas est agrémenté de magnolia,  de violette, d’angélique et de lys tout en étant entouré de tilleul.

vendredi 17 mars 2017

Malas, les bijoux bienveillants

Cela fait un déjà un bon moment que je vois passer sur la Toile des sautoirs de perles, le plus souvent terminés par un pompon. Et c'est seulement récemment qu'en consultant des sites consacrés au yoga afin d'y trouver des conseils pour peaufiner la préparation des postures à la maison, que j'ai réalisé leur nature spirituelle. Ces malas (ils s'appellent ainsi) sont, en effet, des sortes de chapelets. Portés en bracelets multi-tours ou en collier par les fidèles bouddhistes ou hindouistes depuis des temps très anciens, ils sont aujourd'hui adoptés par de plus en plus de personnes en quête de spiritualité. "Mala" est , en fait, un terme sanskrit qui signifie "guirlande de méditation" mais ce bijou est aussi communément appelé bracelet bouddhiste, bracelet tibétain, bracelet chinois ou collier porte-bonheur.
Lorsque j'ai fait une recherche d'images sur le net, j'ai été submergée par une multitude de photos de bijoux de couleurs et d'aspect très variés : il y en a pour tous les goûts ! Les seuls qui me plaisaient vraiment venaient de contrées lointaines. Aussi me suis-je décidée à les fabriquer moi-même .



La conception de véritables malas doit respecter un protocole très précis. Ils sont composés impérativement de 108 perles de bois, grain ou pierre, d'une perle de tête (perle gourou) qui représente la connaissance de la vacuité, suivie d'un petit cône symbole de la vacuité elle-même et enfin, d'un pompon ou un pendentif, symboles de l'ouverture spirituelle de l'être. Le nombre 108 a diverses significations suivant les pays ou les religions : les 108 textes sacrés formant la base théorique de la religion hindoue, les 108 épreuves subies par Bouddha pour atteindre l'illumination, les 108 positions du yoga, les 108 feux allumés au Japon dans les cérémonies du culte des morts, ...  Les bracelets, quant à eux, doivent comporter un nombre de perles égal à une fraction de 108, sans compter les pièces intercalaires décoratives.
J'ai opté d'emblée pour des perles en pierres semi-précieuses. Leur choix m'a pris plus de temps que prévu. Il y a tellement de littérature sur les bienfaits des pierres que même si je ne suis pas une fervente adepte de lithothérapie, je n'ai pas pu me résoudre à les sélectionner uniquement sur leur aspect. Et de simple aventure créative, la confection de ces premiers malas s'est transformée en une activité chargée d'un sens totalement insoupçonné au départ. J'ai donc tenu vraiment compte de la personnalité de leurs destinataires, mes filles en l'occurence, et mis beaucoup d'intention dans leur réalisation. 







Pour les offrir, j'ai prévu une boîte spécialement conçue pour l'occasion et un dépliant explicatif sur les pierres choisies.





Comme nous ne sommes spécialistes ni en récitation de mantras ni en méditation (malheureusement), nous porterons ces malas dans une dynamique positive en se concentrant sur l'intention qui les a vus naître. Un pense-bête bienveillant en quelque sorte.
J'aime cette idée de bijoux qui font du bien et je pense que mon atelier va devenir une petite fabrique de malas le temps de réaliser des colliers et bracelets pour mes proches.
Le reste de cette aventure est à suivre sur Instagram.


Différents types de malas ICI.
Perles et autres fourniture trouvées ICI, ou encore LÀ.
Les plus beaux malas, selon moi, ICI et LÀ.

lundi 13 février 2017

Granola au sarrasin germé pas à pas


On a vu beaucoup de photos de granolas sur les blogs, Pinterest ou Instagram.
Je n'ai pas succombé à cette déferlante car tout ce que je voyais me semblait trop sucré ou trop gras. Et puis, lors d'un de mes mini-séjours parisiens, je suis allée déjeuner chez Wild and the Moon et en ai ramené un granola cru au sarrasin germé que j'ai adoré : peu sucré, avec un côté brut et la saveur bien présente de chaque ingrédient.



Alors, je me suis mise en quête d'une recette. J'en ai sélectionné une qui proposait une alternative à la déshydratation nécessaire à la version crue, censée préserver les bienfaits des graines germées.
Je vous la propose en images.

D'abord mettre le sarrasin à germer, environ 3-4 jours avant la préparation du granola. Un vrai petit plaisir d'observer le processus de germination !


Germoir Germline

Surtout bien rincer les graines germées avant utilisation.



Ensuite ajouter tout ce que vous aimez : graines, noix, fruits secs. Ici, graines de tournesol, graines de lin et sésame broyées, noix de cajou, amandes, noix, noisettes, dattes, copeaux de noix de coco et mélange 4 baies séchées (goji, mûres, cranberries et inca berries). 



Sucrer avec l'édulcorant liquide de votre choix : miel, sirop d'érable (mon préféré), golden syrup, sucre de datte, sirop d'agave, ... Mélanger avec 4 à 5 cuillères à soupe de compote de pommes.
Étaler la préparation sur une plaque recouverte de papier sulfurisé (moins d'1 cm d'épaisseur).



Laisser sécher au four (idéalement autour de 50°C) pendant au moins 2 heures jusqu'à obtention d'une texture craquante. Laisser refroidir, casser en gros éclats et conserver dans un bocal fermé.






Ce granola se prête à tout un tas d'utilisations : petits en-cas en cours de journée, trempé dans du lait végétal ou pas au petit-déjeuner, émietté sur des fruits cuits ou un laitage, ... Nul besoin de quantités exactes : préparer selon votre humeur du jour.



ICI la recette (en anglais) dont je me suis inspirée.

vendredi 20 janvier 2017

Comment Berlin m'a fait aimer encore davantage le thé

Je me décide enfin à revenir ici après 6 mois de silence. Je souhaite tout d'abord vous souhaiter le meilleur pour cette nouvelle année qui commence.

Happy New Year 2017 !

Depuis mon dernier billet, je suis restée active sur mon compte Instagram. Le partage de photos est exaltant mais parfois frustrant quand on aimerait  dire tellement plus qu'une simple légende ... Je ne suis donc pas près de laisser de côté mon petit coin de toile.

Nous sommes partis à Berlin pour vivre le passage à l'an nouveau. Et ces quelques journées ont été riches en découvertes.
Avant de vous donner un aperçu de cette ville que je ne connaissais pas, je souhaite vous présenter une partie de ce que j'ai ramené de ce séjour berlinois.
Il s'agit d'une petite théière japonaise à manche, en faïence traditionnelle, nommée kyusu.



Je l'ai trouvée dans l'incroyable boutique Paper and Tea. Cette dernière figurait dans le groupe de tête de ma To do-list : l'idée d'associer thé et papier ne pouvait, en effet, que me ravir. Depuis la découverte de ce concept-store en préparant mon voyage, je ne cesse d'ailleurs de me dire que cela aurait pu être un nom parfait pour ce blog ! La boutique ne m'a pas déçue : un espace lumineux, magnifiquement agencé où l'on découvre la sélection de thés rares et d'articles raffinés en papier en ouvrant les profonds tiroirs des commodes placées au centre, tandis que les théières et autres ustensiles se laissent admirer sur les étagères murales.



La veille, nous avions été initiés au service du thé en petites quantités dans l'adorable petit salon de thé japonais Mamecha. Cette pratique, également connue en Chine sous le nom de Gong Fu Cha, présente l'intérêt de servir un thé infusé dans les meilleures conditions. L'utilisation d'une théière de très petite contenance permet de réaliser des infusions rapides et successives afin de découvrir des notes aromatiques du thé assez différentes au fur et à mesure des infusions. Peuvent se déguster ainsi les thés verts, blancs, bleus (oolong) et les Pu Erh. Pour compléter mon set de dégustation, j'ai choisi deux petites coupelles de forme florale en faïence mate blanc nacré. Je me suis également laissée tenter par leur thé d'hiver à l'emballage élégant et festif et par un coffret de tisanes ayurvédiques au graphisme tout aussi étudié.





Force est de constater que déguster le thé de cette manière prend une dimension nouvelle aussi bien esthétiquement que gustativement : un petit plaisir que j'essaie désormais d'entretenir au quotidien.

La capitale allemande est une ville au passé douloureux, qui garde encore les cicatrices de son histoire tourmentée, mais qui possède une incroyable énergie de reconstruction.



Où les constructions avant-gardistes côtoient les édifices art nouveau,


Reichstag



Autour du Kurfürstendamm

où les cafés et restaurants rivalisent de créativité dans leur conception,


House of small wonder


Neni

où nous sous sommes extasiés devant la richesse exceptionnelle des musées avec une émotion toute particulière devant les tableaux de Caspar David Friedrich, peintre romantique allemand. Grâce au beau livre ramené dans nos valises, nous nous replongeons à loisir dans son univers.



Nous avons quitté Berlin dans les premiers jours glacials de l'année avec l'envie d'y retourner au printemps pour profiter des nombreux parcs et flâner à notre guise le long de la Spree et des canaux.

vendredi 22 juillet 2016

Bien rangé

Avant de partir en vacances, j'ai eu envie de mettre de l'ordre dans les cartes de visites glanées çà et là au cours de mes pérégrinations, en attendant d'en récolter de nouvelles cet été.
J'ai opté pour des boîtes sobres homemade avec une typo colorée dans les tons du moment.
J'en partage avec vous le résultat.








Vous pouvez télécharger le gabarit ICI et le personnaliser aux lieux de votre choix.
Je vous souhaite un bel été !

vendredi 15 avril 2016

Bô mes bocaux


Depuis quelque temps maintenant, j'utilise des farines et des graines variées pour intégrer de nouvelles saveurs dans ma cuisine mais aussi la rendre plus digeste. Ce qui fait que les bocaux s'accumulent dans mes placards.
Je voulais trouver un moyen de les identifier facilement et élégamment. J'ai repris le principe graphique vu sur ce joli blog et l'ai adapté aux contenus de mes bocaux.








Et chaque fois que j'ouvre désormais l'un d'eux, il me semble que le plaisir de cuisiner est encore plus grand. 



Les inscriptions montrées ici ont été découpées dans du vinyle noir grâce à mon précieux outil de découpe. Mais on peut tout aussi bien les imprimer sur de l'adhésif transparent pour un résultat assez proche. 


Mes étiquettes peuvent être téléchargées ICI
Adhésif transparent imprimable  ICI

Si vous souhaitez compléter cette série d'étiquettes avec de nouveaux ingrédients, faites-moi part de vos suggestions et j'enrichirai le lien.

mercredi 9 mars 2016

Petits tampons des bois

Ma fabrique de tampons a repris du service !
J'avais envie de garder un esprit homemade pour la présentation de mes bracelets en perles tissées et j'ai préféré tamponner plutôt qu'imprimer les petites boîtes spécialement conçues pour l'occasion. Pour cette série, j'ai choisi d'explorer l'univers de la nature et de la forêt. 


Sac carré en lin by Par un beau matin ...


Je trouve toujours aussi excitant de rechercher des motifs les plus proches de ceux que j'ai en tête (je ne sais vraiment pas dessiner à mon grand désespoir !). Vient ensuite la phase graphique de travail des contours pour un encrage satisfaisant. Et enfin, la fabrication de l'empreinte en silicone, plus "industrielle" avec toujours un peu de suspens au moment du 1er essai. Et la satisfaction enfantine lorsque le motif s'imprime fidèlement. J'ai même du mal à me séparer de ces feuilles d'essai tellement j'aime ces dessins tamponnés !



Si auparavant je rangeais mes tampons dans des étuis plats, j'ai opté dernièrement pour un système d'enveloppes, plus faciles à manipuler et qui prennent moins de place.



Pour compléter ces nouveaux motifs de la forêt, j'ai sculpté un petit rond et un triangle dans les gommes de porte-mines que j'avais sous la main.


Tape from HEMA

L'avantage avec les tampons, c'est que l'on peut les utiliser sur de multiples supports : cartes, enveloppes, sachets, ... Et je ne m'en prive pas !



dimanche 31 janvier 2016

Assiette anglaise

Pour vivre le passage en 2016, nous avons choisi Londres, une de nos capitales préférées. Comme les lieux nous sont familiers, nous avons évité les plus touristiques et avons privilégié la flânerie. Nous avons adoré déambuler dans cette ville élégante et vivante, parée de ses habits de fête.



Regent street 



Bloomsbury

The British Museum


 Notting Hill

Et même si mes voeux pour l'année qui commence sont de moins en moins épistolaires (la faute aux messageries et autres réseaux sociaux), j'ai donné une touche londonienne à certains des rares envois de ce mois de janvier.




Pour rester dans le ton, j'ai eu envie de faire des scones : l'occasion de savourer les gourmandises ramenées dans nos valises. Et en forme d'étoiles pour reprendre la jolie idée des petites brioches de fêtes proposées par Picard. Ma recette préférée est celle de Guillemette. Ici, j'ai remplacé la moitié de la farine de blé par un mélange farine de riz/farine de châtaigne.



Measuring cups from Keith Brymer Jones
Measuring spoons from Garden Trading on ebay

pas de clotted cream ici alors j'ai moulé du bon beurre à la fleur de sel


It is tea time !


Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...